mercredi 10 février 2010

L'auteur et le jeu


Je m'appelle Nicolas HENRY (et sévit sous divers alias sur internet comme Thorgrim, le Passeur, Wu Ming ou encore Aramus..), j'ai actuellement 28 ans et je suis comme le couteau suisse, multifonctions : j'écris de temps à autres des articles dans la presse étrangère, en particulier la presse chinoise, je fabrique des jeux de rôle depuis que j'ai 12 ans (oui, hein, bon, c'était pas encore ça, mais le jeu Musclor a bel et bien existé...) avec plus ou moins de succès et je suis actuellement président d'une association de Jeux de rôle et de société, la Boîte à Chimère, qui opère dans le XIIIe arrondissement de Paris.

Outre le JDR, je me passionne pour pas mal de choses, notamment l'Asie et plus particulièrement la Chine dont j'ai fait mes études, la littérature surtout celle du XIXe siècle, les arts martiaux et le tango, ce qui n'a aucun rapport, mais qui fait toujours bien dans les dîners mondains.

J'ai du écrire Achéron il y a quelque chose comme 10 ans voire même 13 ans si l'on considère sa toute première version, qui s'appelait à l'époque "Nosferatu". Cette ébauche avait été écrite pratiquement le jour suivant ma lecture de Dracula de Bram Stocker et reposait sur le système de règles de l'œil Noir, ce qui ne correspondait pas du tout à l'époque et au style, mais qui contentait mes deux joueurs acharnés de l'époque, ceux-là même qui arrivaient à concevoir des notaires bodybuildés sans frémir (oui à la sacrosainte époque des classes de personnage dans les jeux de rôle, j'avais mis "Notaire" en type de PJ(vraisemblablement en hommage à Jonathan Harker). On ne rit pas derrière...).

La version plus ou moins définitive s'est faite au long des parties avec mes joueurs habituels qui ont commencé à apprécier ce jeu qui les sortait des archétypes de super héros habituels. Ici un ennemi plus insidieux et plus puissant menaçait plus le groupe que les cohortes de monstres velus, mais aussi la fragilité du corps et de l'esprit des personnages changeait radicalement du mercenaire à gros flingue et du magicien lanceur de chaine de boule de feu...
L'époque y était également pour quelque chose et l'ambiance s'est progressivement travaillée au fur et à mesure des aventures, pour prendre le pas sur la totalité du jeu. Les affrontements réguliers firent place au doute, à la crainte finale de devoir rencontrer la Chose dont ils prenaient conscience au fur et à mesure.
Ce sont d'ailleurs eux qui m'ont poussé à raffiner encore plus le jeu pour le présenter à un éditeur.
De ce qui était au début un simple jeu de "Chasseur de monstre", nous sommes passés à un jeu d'enquête où les personnages ne seraient plus les traqueurs, mais avant tout les proies capables de prendre le prédateur à son propre jeu, en apprenant à le connaître.

La seconde aide m'est venue du jeu "play by forum" que nous avions mis au point avec une de mes joueuses pendant un moment d'ennui lors de vacance d'été. Je n'aurais jamais soupçonné l'influence que cela aurait pu avoir sur le jeu par la suite. En posant des questions ou en proposant de nouveaux personnages doués de facettes auxquelles je n'aurais jamais pensé seul, ils m'ont "forcé" à trouver des réponses à des pistes que je n'aurais sans doute jamais déblayées.
C'est aussi grâce à eux que le jeu a la profondeur qu'il possède aujourd'hui.

Étant moi-même en grand fan de voyage et d'ethnographie, je tiens également à mettre en valeur une dimension qui n'est curieusement que très peu abordée dans les jeux horrifiques : celles de l'Horreur d'ailleurs. Chaque continent et même chaque pays possède sa propre cohorte de mythe souvent assez dérangeant, qui pourront tout à fait se mêler à une époque comme le XIXe victorien : les nouvelles expéditions, l'engouement pour les histoires des peuples de l'empire coloniale, le développement des moyens de transports sont autant d'appel aux voyage et à la découverte de nouveaux horizons, mais aussi à la rencontre de l'inconnu et de peurs insoupçonnées. Cet aspect a par exemple été étonnement bien saisie par le cinéma fantastique des années 50/60 notamment par le fameux studio de la Hammer.
C'est un point que je souhaite ardemment travailler dans d'éventuelles extensions, si la gamme fonctionne bien et que j'ai toujours la chance d'avoir des éditeurs aussi ouverts que ceux qui m'épaulent actuellement...

1 commentaire:

  1. Bonjour ! Est il encore possible de se procurer le supplément "Reflets de Shangaï" ? Par avance merci

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